Cession de la Sonapra:Le Bénin gagne 35 milliards au lieu de 16 [2 octobre 2007]
Le processus de cession de l’outil industriel de la Sonapra est enfin arrivé à son terme hier lundi. Les 10 usines de cette société d’Etat désormais devenue une société privée mixte comprenant le secteur privé, l’Etat, le personnel et les producteurs qu’un cabinet français avait évalué à 16,6 milliards de francs Cfa ont finalement été cédées au Groupe Talon à 35 milliards de francs cfa. Ceci, grâce à l’implication personnelle du chef de l’Etat, Yayi Boni. ...
35 milliards de francs cfa au lieu de 16, c’est le montant auquel les 10 usines ont été finalement cédées hier lundi aux termes de l’appel d’offres lancé par le gouvernement dont le dépouillement a eu lieu le lundi 24 septembre dernier. Au finish, le Bénin gagne 19 milliards de francs cfa de plus dans cette affaire. Cet aboutissement heureux est à mettre à l’actif du chef de l’Etat Yayi Boni qui a pesé de tout son poids pour convaincre l’acquéreur privé, la Scp du Groupe Talon, de mettre la main à la poche. En fait, il y a deux semaines encore les observateurs les plus optimistes, ne croyaient pas que ce processus de cession de la Sonapra allait aboutir, les sociétés étrangères spécialisées dans le secteur de l’égrenage du coton implantées dans plusieurs pays voisins s’étant abstenues de concourir. La capacité managériale du président Yayi Boni a fini par prendre le dessus. D’ailleurs, depuis sa prise de fonction, le président Yayi Boni et son gouvernement ont pris à bras le corps le dossier de la Sonapra notamment en demandant la reprise de l’étude de la cession de son outil industriel. Car, depuis 2002, les indicateurs financiers de cette société d’Etat peignaient un tableau peu reluisant. A titre d’exemple, les deux dernières campagnes ont enregistré des pertes cumulées se chiffrant à près de 10 milliards de francs cfa. Et l’aventure de l’importation et de la distribution des intrants dans laquelle la société s’est lancée dans une impréparation inquiétante a plutôt aggravé le déficit financier. Le président Yayi Boni a donc pris ses responsabilités en ouvrant de nouveau le débat. Les résultats des différentes études et analyses ont non seulement confirmé l’option de la cession de l’outil industriel mais ont amélioré la forme avec une nouvelle variante qui consiste à créer une nouvelle société d’égrenage avec une nouvelle répartition de l’actionnariat : 45% pour le secteur privé ; 35% pour l’Etat ; 20% répartis entre le personnel et les producteurs Pour tenir compte des données actuelles du marché international en matière d’équipement d’égrenage du coton, le gouvernement a commis un cabinet international du domaine qui a réalisé l’expertise de l’outil industriel à céder. En l’occurrence, la société française Sofreco mondialement connue pour son expertise dans ce domaine. Les résultats de cette étude faite par les quatre experts qui ont sillonné les 10 usines de la Sonapra ont montré que leur valeur actuelle est de 16, 6 milliards de francs cfa. Parallèlement, la Banque mondiale a fait son évaluation et a conclu à un montant d’environ 20 milliards de francs cfa.
Le rôle primordial de Yayi Boni
En dépit de ces estimations et dans le souci de la valorisation de ce patrimoine national, le chef de l’Etat a réussi a obtenir un montant minimum de 35 milliards, soit 5 milliards de plus que sous le régime Kérékou (valeur initiale avec la décote). Par ailleurs, le chef de l’Etat a exigé du repreneur un plan social relatif au personnel de la Sonapra. Sur cette nouvelle base, un calendrier de mise en oeuvre de la décision a été élaboré, une autorité exécutante a été installée sous l’autorité du chef de l’Etat depuis le 14 juillet 2007 et un nouvel appel d’offres a été lancé. Initialement fixé au 11 septembre 2007, la date d’ouverture des offres a été prorogée de deux semaines ceci pour permettre aux éventuels retardataires de se mettre à jour et de participer. En dépit de cette prorogation, le nombre de dossiers n’a pas évolué. Deux acquéreurs ont postulé : le Groupe Talon et le Groupe da Silva ; les résultats du dépouillement ont montré que le Groupe Talon a soumis la meilleure offre technique et financière. Nonobstant quelques nuages qui ont presque assombri les relations entre le Chef de l’Etat et l’homme d’affaires Patrice Talon, l’offre de celui-ci a été favorablement examinée. C’est ainsi que son groupe a pu gagner cet appel d’offres mettant fin à un processus qui n’a que trop duré.
SOURCE MATINAL 2 OCTOBRE 2007
Mar 2 Oct - 10:16
