Remaniement ministériel : Lawani en puissance (Ouinsavi et Koupaki diminués, Houngbo out, Gbégnonvi aux anges)
Le président Boni Yayi a opéré vendredi dernier un remaniement technique au sein de son équipe gouvernementale. De l’avis de la grande majorité des observateurs de la vie politique nationale, celui qui est sorti ragaillardi de ce remaniement technique du gouvernement est bel et bien le ministre Soulé Mana Lawani qui en plus des finances hérite de l’économie et du budget précédemment dévolus à Pascal Irené Koupaki et Albert Houngbo.
Une analyse des modifications intervenues au sein de l’équipe gouvernementale à la suite de ce remaniement ministériel permet de faire les observations suivantes.
Primo, les ministres Pascal Irené Koupaki et Christine Ouinsavi précédemment en charge du ministère d’Etat chargé de l’Economie, de la Prospective, du Développement et de l’Evaluation de l’action publique et celui de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation et des Langues nationales sont sortis diminués de ce remaniement.
En effet, leurs ministères respectifs ont été amputés d’une partie de leur attribution précédente. Pendant que l’économie a été retiré à Pascal Irené Koupaki, Christine Ouinsavi quant à elle perd l’alphabétisation et les langues nationales au profit de Roger Gbégnonvi qui fait une entrée en force au gouvernement dans un domaine où sa compétence fait l’unanimité grâce au nombreuses études et recherches qu’il a faites sur le sujet. Secundo, si Pascal Irené Koupaki et Christine Ouinsavi peuvent se targuer de faire encore partie du gouvernement malgré la réduction de leur domaine de compétence, ce n’est pas le cas du désormais ex ministre du budget Albert Houngb qui a fait sa valise. Son département a été rattaché au ministère des finances dirigé par Soulé Mana Lawani qui a désormais en charge le volet Economie.
Pourquoi le budget et l’économie ont été rattachés aux finances Il faut dire que si le ministre des finances Soulé Mana Lawani à la faveur de ce remaniement technique monte en puissance, cela s’explique par le choix du Président Boni Yayi de renforcer la synergie d’action et la cohésion au sein du gouvernement. En effet, après la nomination de Albert Houngbo il y a environ 1an suite à un remaniement technique du gouvernement ce dernier était un ministre délégué auprès du ministre d’Etat Pascal Irenée Koupaki. Mais suite aux conflits d’attribution qui sont nés de leur collaboration et qui ont réduit Albert Houngbo à un simple poste de Directeur de département, le président Boni Yayi lors de la formation de son 2ème gouvernement a fait du ministère du budget un ministère plein parce que pour lui le budget constitue la vitrine d’un pays et de ce fait devrait bénéficier de toute l’attention requise.
Mais près d’un an d’expérimentation de ce ministère du budget a permis au président Boni Yayi de se rendre compte qu’il était plus judicieux pour la cohésion de l’action gouvernementale de concentrer les volets finances, économie et budget dans les mains d’un seul ministre surtout qu’à la faveur de la formation du 2ème gouvernement l’économie était pratiquement partagée entre les trois ministères dirigés par Pascal Koupaki, Soulé Mana Lawani et Albert Houngbo. Ce qui a des moments donnés a occasionné des conflits d’attribution. Ainsi, en procédant à ce remaniement technique du gouvernement, le président Boni Yayi met un terme à cette situation.
L’autre observation qu’il faut faire de ce remaniement ministériel est qu’en nommant Roger Gbégnonvi au poste de ministre de l’alphabétisation le président Boni Yayi montre une fois encore que la promotion de nos langues nationales qui devraient être selon lui être les moteurs du développement de notre pays est au cœur de ses préoccupations.
Mais en définitive, il convient de noter que ce remaniement technique du gouvernement intervient après l’annulation de tout le processus de privatisation de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) et de manquera certainement pas d’avoir des répercussions dans les prochains jours.